Bonjour tout le monde,
Je me rend compte de mon erreur, un message par jour, faut pas rêver ! Alors, maintenant que j'ai l'envie de raconter un peu ma vie, j'en profite pour tout mettre sur un seul message.
Il est vrai qu'à part quelques images, et quelques informations déciminées par le vent au gré de messages aussi divers que variés, dans le fond vous n'êtes pas trop au courant de ce que ca me fait réellement d'habiter au Vietnam.
J'ai bien évidemment pas envie de faire dans le classique alors je vais me faire un plaisir littéraire.
Imaginez vous transporté par les airs à 10 000 km de votre confortable ordinateur. Fermez les yeux et sentez soudain grouiller autour de vous l'agitation des rues de Saigon. Écoutez l'indescriptible saveur de la langue vietnamienne se mélanger aux odeurs de fruits, de légumes.
Maintenant imaginez vous au calme, aux portes de la mer de sable de Mui Ne, dans un petit cabanon de bambou où vous dégustez une noix de coco en regardant des singes terminer avec gourmandises la chair de coco laissée par les derniers visiteurs.
Maintenant vous pouvez me lire.
Voilà pour éclairer votre chandelle :
Le temps est encore clair et le soleil tape fort, la pluie, pourtant, ne va pas tarder à tomber. Il est 12h30, un lundi de septembre.
Alongé sur le hamac, je regarde les pales du ventilateur tourner mollement, tranchant dans l'épaisse atmosphère de ma chambre. Attila ronronne sur mon ventre.
Enfin la pluie.
Je peux dormir tranquilement ; il est temps de me souvenir.
Je me souviens d'abord de mes premières sensation. Comme un nouveau-né, je met du temps à ouvrir vraiment les yeux sur cette nouvelle vie. J'ai l'impression diffuse que tout ca ne m'arrive pas vraiment, que j'ai emprunter le regard d'un autre pour vivre ces moments là. Je me souviens des flashs éblouissants qui font mon quotidien maintenant : la foule, le bruit, la chaleur, les odeurs...
Plus tard je me souviens de mes premières sorties. Embarqué sur l'étroite place passager de la petite cylindré de Tung, je fend la chaleur. Là encore des flashs : le ronronnement des moteurs, la musique poussée à fond sort des enceintes gigantesques posées à la sortie des magazins de fringue. Les gens me sourient, parfois tentent un cinglant "Hello" fier de son existence. Je ne serais jamais vraiment seul dans ce pays.
Je me souviens de ces premiers pas dans ce qui va devenir mon microcosmos. Le centre d'échanges culturel, l'université de science sociale et humaine, le forum du site de la Maison des francais à l'étranger, puis plus tard le café Serenata, les boites de nuits, les restaurants, la gare de bus...
Seul, la ville fait peur. Est-ce qu'elle va me comprendre, m'aider ou alors se jouer de moi ? On a beau être préparé, les premiers pas en solitaire dans un pays à la langue inconnue, ca fait frémir
Les mois passent à une vitesse incroyable. Avril s'efface devant Mai, et ma reponse se précise. Non je ne reviendrais pas tout de suite en France. Pourquoi ? Non, c'est pas parce que Nicolas Sarkosy est président, enfin pas seulement...
Toute notre vie on la passe à lancer des appels, des ondes, en attendant un écho, une réponse du monde qui nous entoure. Cet écho je l'ai eu ici. D'abord comme un murmure, une douce mélodie lointaine, comme entendue à travers les brumes du réveil. Cette mélodie d'âme, elle était faite de mots, de philosophie, de grâce et de défaut.
Puis je l'ai vu étendue devant moi, cette âme là, l'âme vietnamienne. Elle m'a tendue les bras, me murmurant que je ne serais jamais "elle" mais qu'elle m'écouterais, me comprendrais, et finalement me donnerais ma place.
Elle ne m'a pas mentie. Enfin un rêve qui ne ment pas...
Le soir du départ de mon avion, à 23h25, j'ai bêtement souri en me déhanchant sur une piste de dance entouré de la bande de francais du Forum. Autour, tout était Vietnamien, et dans le fond je me sentais bien. Ca y est, enfin, je viens de changer ma vie !
J'ai fait des tas de rencontres, certaines d'un instant d'autres solides comme le roc. On m'a trouvé du travail (oui, j'ai été bien passif dans ce domaine) et moi je continuais mon petit bonhomme de chemin. Des cours de francais au centre d'échange culturel, des cours de francais particuliers, quelques rencontres qui me font encore rêver de cinéma et puis... plus rien ?
Comment ca plus rien? Ah bon? Je dois me bouger tout seul maintenant? C'était marqué où dans le script? Bon d'accord. Alors voilà, c'est parti, la vie commence c'est ca?
Pourtant j'ai comme l'impression que dans le fond la glalère ne sera pas si terrible. Je me sens bien dans les bras de Vietnam...
Tiens ! La pluie à cessé, il faut que j'aille chercher mon amoureuse.
Pour le reste, voilà ma vie :
-Je passe beaucoup de temps avec Lam et sa famille et on me propose encore beaucoup de rencontre et de projet ciné.
-Après avoir terminé les cours de vietnamien à l'université je me met à me pencher sérieusement sur ma méthode Assimil.
-Toute les semaines je sors avec les francais rencontrés sur le Forum. Restos parfois, boite souvent.
-On continue à me faire découvrir des endroits insolites.
-Je ne fait plus de tourisme, la faute à plus d'argent.
Et puis surtout, je continue à rêver...
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2 commentaires:
Well said.
Merci :)
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