
Voilà ce que j'aurais du poster il y a bientôt un mois :
Quand on voyage, on s'attend généralement à ne passer que de bons moments pleins de surprises, ou parfois, quand on est malchanceux une ou deux petites mésaventures vous pimente votre excursion en dehors des sentiers battus d'une existence bien réglée.
Quand on voyage, on s'attend généralement à ne passer que de bons moments pleins de surprises, ou parfois, quand on est malchanceux une ou deux petites mésaventures vous pimente votre excursion en dehors des sentiers battus d'une existence bien réglée.
C'est d'ailleurs pour ca qu'on part en général : fuir le quotidien et la tristesse qu'il engendre parfois. Si j'avais été un simple touriste de passage dans le pays, c'est aussi ce à quoi je me serais attendu... Et pourtant force est de constater que je n'en suis pas un : un sentiment difficle à décrire que celui qui nous habite au moment où l'on se rend compte que nous changeons de vie.
Jusqu'à il y a quelques jours, le Vietnam c'était en vrac la chaleur, les sorties, les moustiques, la nourriture, la plage et d'autres choses qu'on pourrait taxer facilement de tourisme de base.
Oui mais voilà depuis quelques jours je ne suis plus du tout un touriste...
Depuis quelques jours Lam est devenue un peu plus que ma secrétaire et revenu de Da Lat j'ai nagé dans le bonheur... 3 jours. Un jeudi soir, alors que j'avais à peine entamé ma première baguettée de riz chez Tung et sa famille, je recois un appel de la cousine de Lam.
J'ai mis un peu de temps à comprendre le sujet de l'appel vu la lenteur de mon passage en mode "Langue Anglaise" et puis il faut dire que la nouvelle était pas facile à digérer. Le père de Lam venait de mourrir d'une crise cardiaque.
Je ne vais pas passer trop de temps à vous décrire mon sentiment, il fallait juste savoir que grâce à lui et à sa famille j'avais pu rencontrer assez de contact professionnels pour me décider à rester ici. En résumé il m'avait changé la vie à sa facon. Et puis c'était un être à part, remplit d'énormement d'amour pour toutes les personnes qui l'entourait. Un héros aussi, comme beaucoup de ceux qui ont eu la malchance de vivre la guerre de l'intérieur. En quelques mois Monsieur Binh était devenu pour moi une espèce d'icône du Vietnam moderne. Artiste, journaliste, libre penseur : assez facile de comprendre mon attachement à un tel personnage.
Je devais pas être beau à voir dans le bus qui m'a amené à l'hôpital ce jeudi soir. Il était tombé des cordes toute l'après-midi et j'avais passé ma journée devant un jeux débilisant oubliant que j'avais deux trois trucs à faire, comme par exemple bosser mon vietnamien et continuer mes recherches pour le scénario dont je vous ai parlé. Une journée banale quoi.
An, l'un des fils adoptif de monsieur Binh a du plusieurs fois m'indiquer le chemin vers le lieu des cérémonies funéraires de l'hôpital. En traversant les couloirs, j'ai sercrètement prié le premier dieu qui passé dans le coin de ne jamais avoir à passer ne seraisse qu'une nuit dans un tel endroit !
La pièce donnait directement sur une petite rue bordant l'arrière de l'hôpital. Il était 7h30 et le soleil avait déjà tiré sa révérance. Étrange sensation que de voir cette rue encore remplie de l'agitation Vietnamienne et d'arriver en quelques pas au milieu d'une infinie tristesse.
Il y aura au court des jours qui vont venir, beaucoup de choses que je n'oublierais pas et la première sera les larmes de cô Lan, la mère de Lam. Jamais je n'ai éprouvé autant qu'à ce moment l'impossibilité d'une consolation. Deux jours plus tôt, elle et son mari déambulaient main dans la main au centre commercial. Ils s'étaient arrêtés devant un stand, et comme ca, sans autre raison que celle d'être heureux ensemble, cô Lan avait offert à son mari une de ses ceintures hors de prix pour un salaire Vietnamien moyen. Le vrai bonheur.
J'ai rejoint Lam sur l'un des bancs en bois sommaire qui entouré une grande table où les personnes présentent avait déposé mouchoirs, gateaux et boissons...
...La caméra prend de la hauteur et on change de mode narratif...
Très vite, la pièce est remplie d'amis, de collègues, de parents venu assister au premières prières. Une dernière fois, cô Lan vient serrer son mari dans ses bras. Il est allongé sur une table métalique au milieu d'une pièce vide, entouré par un drap funéraire rouge et or brodé de prières Bouddhistes. Au milieu des larmes il devient impossible de comprendre autre chose que le vide qui soudain s'est crée chez cette femme.
Puis vient l'adieu des corps, on place un voile devant le visage découvert du mort et les officiants déplace le corps vers le majestueux cerceuil qui trône dans un petit espace séparé de la pièce principale par un mince mur percé par des motifs complexes formés par des briques grossières, au travers desquels certains regardent les officiants coucher le mort et l'isolé du reste du monde par une coque de plexis-glace.
Les prières bouddhistes ont noyé la salle depuis quleques minutes. Devant l'autel, An, le fils adoptif de Nha binh revêt la robe blanche et le couvre chef du Fils ainé, il sera le guide pendant la cérémonie et plus tard sera le seul à pouvoir hériger l'autel qui lui sera destiner dans la maison. A ses côtés, cô Lan et ses filles revêtent la tenue blanche qui représenterons leur place dans la famille. Certains autres nouent un ruban blanc autour de leur tête, signe que le mort est présent dans leur mémoire.
Le corbillard s'arrête devant un gigantesque bâtiment ! Pas de facade, un plafond à 10 mètres du sol et le mur du fond est drapé du joli rouge communiste orné de trois étoiles sorties d'un sapin de noel, une étoile pour chaque alcôve, séparées par des paravents sur lesquels seront plus tard suspendus les couronnes d'adieu. Dans l'alcôve centrale on donne le dernier adieu à un camarade. Nha Binh sera sur la droite.
Sous la photo, le cerceuil, majestueux, ouvert, devant lequel on dresse un splendide autel où pendant trois jours, les proches du mort vont lui rendre un dernier hommage, au son d'une musique qui restera gravé dans les coeurs.
Jusqu'à 23h, les amis, les proches, les collègues défilent viennent saluer ou soutenir. Puis les portes du portique se ferment et une première nuit de veille commence pour la famille.
Epuisées par les larmes de la journée, les femmes sont les premières à s'endormir. Sur une natte à même le sol ou dans une petite pièce aménagée à l'arrière du bâtiment, le sommeil finit par emporter les dernières bribes du jour le plus triste que beaucoup ai jamais vécus. Sur le cercueil toujours ouvert, on dispose un petit haut-parleur bleu ciel orné d'un bouddha blanc qui va diffuser toute la nuit la litanie funéraire et la voix lanscinante des moines artificiels...
Souvent, les personnes restent un peu. Les funérailes c'est aussi l'occasion de retrouver des persones qu'on a pas vu depuis longtemps. On s'installe à une table du grand salon jouxtant l'alcôve, on raconte ses souvenirs communs, on rigole souvent, parfois, on boit aussi, n'oubliant pas de servir un verre au défunt sur l'autel pour lui faire partager ces moments.
Le samedi ressemble à la veille, le jour passe, fesant par instant disparaitre les larmes et la fatigue.. pour quelques secondes seulement, mais le temps est déjà à l'oeuvre.
Après une dernière cérémonie, on porte le mort vers le corbillard. Trois bus ont été reservés pour déplacer toutes les personnes venu l'accompagner dans sa dernière deumeure loin au milieu d'une plantation d'héveas.
Je ne doute pas de la réussite de cette âme là qui quitta le monde comme on prend une photo. Click.
1 commentaire:
Et oui meme en etant autre part on vit des choses maleureuse enfin jespére pouvoir voir ce pays que taime temps et ou il y a temps de gens a aimer et puis pour voir lam aussi je taime mon frére tes textes son toujours aussi beau c'est dure d'étre loin de temps en sachant que ce né pas toujours facile pour toi enorme bisous et a bientot avec beaucoup d'espoir.
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